Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

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Les sorties 2023

De temps en temps, la réunion du samedi après-midi se transforme en une sortie-découverte du Mans ou d'un lieu proche.

Une fois l'an, un samedi entier est consacré à la visite d'une ville ou d'un territoire rural de la région proche du Mans.

Visites de demeures seigneuriales, de manoirs privés, d'églises rurales et urbaines, de moulins, d'entreprises artisanales agricoles et industrielles, etc... ponctuent la journée coupée par un déjeuner au restaurant. 

 

 

NB : Les photos, éditées ici sous codage en empêchant la copie, sont mises à la disposition de nos membres sur simple demande par courriel.

 

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Le 13 mai 2023

journée en Nord-Sarthe

 

À Moitron, la commanderie du Guéliant (plusieurs orthographes possibles)

À propos de la fondation de la commanderie, certains auteurs évoquent Raoul V, vicomte de Beaumont et seigneur de Fresnay à son retour de la croisade, au XIIe siècle, comme de nombreux chevaliers manceaux. D’autres mentionnent une période un peu plus tardive et citent Raoul VI de Beaumont et Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, duc de Normandie à leur retour de Terre Sainte. Quoi qu’il en soit, on trouve dans les archives, en 1231, un don aux frères de la milice du Temple et en 1247, la mention des Templiers qui venaient de mettre en culture certaines terres en  la paroisse de Moitron. En 1312 après la suppression de l’Ordre du Temple, le site passe aux Hospitaliers-soldats de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem puis, plus tard, à l’Ordre de Malte.

Aux XIVe et XVe siècles la commanderie du Guéliant avait sous sa dépendance de très nombreuses seigneuries, paroisses, et des hôpitaux… L’estimation de ses revenus appréciés par l’historien Thomas Cauvin en 1845, atteignait 3 100 livres. Nous connaissons la liste des commandeurs qui furent à la tête de l’institution qui exploita le domaine jusqu’à la Révolution. Les biens furent vendus en décembre 1794. Ils comprenaient le château ou bâtiment flanqué de deux pavillons ; ils abritaient, en bas, plusieurs salles, cuisine, boulangerie et caves. En haut six chambres. Devant, une cour de onze ares, la chapelle, les communs, vingt ares de jardin et terrasses sur la Sarthe. En côté la ferme. Le domaine s’étendait sur 88 journaux de terres labourables, 20 arpents de prés et de pâture, 48 arpents de taillis… soit un ensemble de 83 hectares sans compter les terres éparses.

On y retrouve le logis, édifice présent dès l’origine et les deux pavillons carrés qui lui ont été accolés postérieurement avec leurs toits élancés. Une fuie, une vaste salle rectangulaire (15,50 m sur 7), de la fin du XIIe siècle dont les murs sont épais de plus d’un mètre. Il est toujours nommé Le Temple et devait servir de salle de réunion pour les chevaliers, une salle capitulaire en quelque sorte. Mais la partie la plus intéressante de la commanderie reste la chapelle datée de la fin du XIIe. On y pénètre par une porte en plein cintre ornée d’une archivolte avec double rang de festons. Elle comporte une seule nef longue et étroite, de 16 m sur 5, terminée par une abside circulaire. La voûte est lambrissée.

L’attention est immédiatement attirée par de curieuses peintures murales sur le mur nord. Elles semblent dater de la moitié du XVe siècle et seraient dues à Jehan Le Pelletier, commandeur du Guéliant de 1426 à 1459. Elles se présentent en deux parties. La première montre trois élégants jouvenceaux à cheval richement vêtus accompagnés d’un faucon et d’un chien, rencontrant trois personnages squelettiques. Il s’agirait d’une ancienne légende dite des trois morts et des trois vifs. La seconde scène évoquerait dans sa partie haute, un forgeron, sans doute saint Éloi, patron des maréchaux-ferrants occupé à ferrer un cheval dont il a coupé la jambe. Et dans sa partie basse trois personnages : saint Laurent reconnaissable à son grill, une abbesse tenant sa crosse et un évêque avec la mitre et la crosse, peut-être sainte Opportune et saint Eutrope.

La modeste chapelle placée sous le vocable de sainte Emérence (Emérencienne), en grande vénération dans le diocèse du Mans, était fréquentée pour guérir le mal de ventre et les vapeurs.

Signalons enfin la présence, dans la chapelle du Guéliant récemment restaurée, de deux pierres tombales rappelant le souvenir de commandeurs : Les frères Jehan Lepeltier (déjà cité), et Guillaume de Saint Mars.

 

Le presbytère de Fresnay, naguère maison d’Urbain Gallais

Construite en 1771 dans la basse-cour du château, la demeure surplombe la Sarthe et le site où était installée l’usine qui fit la fortune du maître-tanneur. Devenue presbytère, la maison conserve, dans son salon, de magnifiques toiles peintes du XVIIIe siècle qui représentent des décors paradisiaques peuplés de fleurs et d’oiseaux imaginaires.

Une déambulation dans le centre-ville, un jour de marché, permet de découvrir la vitalité de la cité et d’admirer de part et d’autre de la Grande-Rue ses maisons médiévales à pans de bois joliment restaurées. Une mention particulière pour la maison dite de La grande Cour, ou hôtel de Clervy qui fut, à partir de 1572, la demeure du bailli, officier royal chargé de fonctions judiciaires, administratives et fiscales.

 

La cave du Lion

Dans ce lieu du vieux Fresnay redécouvert au siècle dernier, une descente abrupte permet d’admirer cette vaste salle de 100 m2, (XIIIe  vers 1230) semi enterrée et ses quatre voutes avec croisées d’ogives de style Plantagenet, reposant sur un solide pilier central à fut octogonal en grès roussard. Elle fut certainement l’œuvre des Templiers de la commanderie du Guéliant située à deux kilomètres. L’endroit est discret aussi, on pense qu’au XVIe siècle les huguenots de la ville y tinrent leurs réunions. Plus tard, l’hôtellerie du Lion d’or situé au-dessus et à proximité utilisa le lieu comme entrepôt. D’où le nom de cave du Lion.

 

L’église Notre-Dame, de style roman, édifiée au XIIe siècle puis restaurée et agrandie à la suite d’un incendie en 1865. Elle est alors décorée de peintures murales et de vitraux dus à des artistes locaux Le calcaire et le grès roussard du pays apportent à l’édifice un cachet particulier dû au contraste des couleurs. Le portail en plein cintre est fermé par deux vantaux en chêne massif datant de 1528. À droite, en dessous du Christ, les douze apôtres sont identifiables, chacun arborant l’attribut qui le caractérise.

 

Manoir de Bois-Après à Saint-Mars-de-Loquenay  

La journée se termine par une visite au manoir de Bois-Après dont les façades font l’objet d’une opération de restauration et qui a conservé une fuie de taille impressionnante.

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   Archives des sorties 2021-2022  

 



05/07/2023
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