Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

De temps en temps, la réunion du samedi après-midi se transforme en une sortie-découverte du Mans ou d'un lieu proche.

Une fois l'an, un samedi entier est consacré à la visite d'une ville ou d'un territoire rural de la région proche du Mans.

Visites de demeures seigneuriales, de manoirs privés, d'églises rurales et urbaines, de moulins, d'entreprises artisanales agricoles et industrielles, etc... ponctuent la journée coupée par un déjeuner au restaurant. 

NB : Les photos, éditées ici sous codage en empêchant la copie, sont mises à la disposition de nos membres sur simple demande par courriel.

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Le 25 mai 2024

Entre Perche et Saosnois, au pays de la rivière Parence

Sous la conduite de Georges Bigot, historien local, et d’André Olivier, une soixantaine de sociétaires ont procédé, ce samedi 25 mai, sous un beau temps, à une visite historique des communes de Torcé-en-Vallée et Courcemont, dans le Perche sarthois, journée entrecoupée d’un déjeuner servi au restaurant À la table du puisard, à Mézières-sur-Ponthouin.

Torcé-en-Vallée (1429 habitants) est remarquable par son église Notre-Dame, pourvue d’un porche roman du XIII^e siècle, des orgues du XVI^e siècle et, de vitraux notamment réalisés par Julien Chappée. Ville de pèlerinage, Torcé possède une statue de la Vierge devant la rivière Parence (affluent de l’Huisne), et plusieurs maisons anciennes remarquables.

Les sociétaires visitent ensuite le château-fort des Aulnays, dont on trouve la trace dès le XI^e siècle, et dont l’actuel propriétaire est M. Éric Huchet.

 

 

   

 

 

    Manoir des Aulnays

 

 

 

Église de Torcé

 

 

À Courcement (677 habitants) entre Ballon et Bonnétable), le manoir de la Cénerie (ou Cesnerie) en cours de restauration, autrefois entouré de douves, dont l’origine remonte au XII^e siècle, a appartenu notamment à l’historien Dominique Mallet, rédacteur en chef du journal La Sarthe. Les sociétaires s’arrêtent ensuite au domaine du Chesnay, construit dans la première moitié du XVI^e siècle par Jacques Tahureau de la famille de l’autre Jacques Tahureau, le poète de la Renaissance. La famille possèdera le château jusqu’à la Révolution, où il sera confisqué comme bien national. Il sera acheté par les familles Besnard, Ouvrard de Lignières. Au début de 1919 un groupe d’officiers américains, en attente de rembarquement, loge au Chesnay. Parmi eux, le futur président américain Harry Truman. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’école « Alfred de Musset », rue Bobillot au Mans sera repliée au Chesnay avec institutrices et élèves. De nouveaux propriétaires s’attellent à la rénovation de ce domaine.

La journée s’achève avec la visite de l’église St Barthélémy de Courcemont.

Sa construction avait débuté au XI^e siècle (nef, puis chœur), les transepts étant ajoutés au XVI^e siècle. Une importante restauration avec création de fenêtres néo-romanes fut effectuée en 1868.

L’église possède un vitrail des années 1560 — remarquable par sa qualité —, offert par Marc Hervé sieur de la Davière et sa femme Jacquine Bernoust, classé en 1906. Une fenêtre de style gothique flamboyant possède un vitrail datant de 1876, réalisé par Louis Duclos, du Mans.

Le chœur et les transepts sont décorés de peintures de Gaston Muller (1901).

Dans le chœur, se trouve la plaque funéraire de Jean-François Le Vayer (1712-1764), chevalier-seigneur de Ballon, mort par asphyxie au château de la Davière, à Courcemont. Il avait acheté le château et domaine de Ballon en 1762 au marquis Mathurin de Vassé. Dès la création du bureau d’Agriculture, en 1761, ce conseiller au Parlement de Paris en fut membre associé. Modèle de physiocrate, il s’impliqua fortement dans la gestion de son immense domaine, en particulier en menant une politique active de remembrement. Il possédait une importante bibliothèque (plus de 2000 volumes). Conscient de la nécessité de réformer la fiscalité du Royaume et en particulier la taille, il écrivit deux petits livres : « Essai sur les moyens d’encourager l’agriculture relativement à l’imposition de la Taille » (1761) et « Essai sur la possibilité d’un droit unique » (1764). Il était le petit fils de Jacques Le Vayer (1650-1738) qui fut intendant de Moulins et descendait de René Le Vayer, intendant d’Arras en 1642.                                                                                    

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