Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

Archives des Conférences 2019

   De la rentrée d'octobre au mois d'avril, la Société organise

une réunion mensuelle

de tous ses membres, de 14h30 à 17h, dans l'enceinte de l'auditorium de la médiathèque Louis Aragon. Les sujets très variés, qu'un support iconographique agrémente souvent, sont exposés par des conférenciers membres de la Société ou extérieurs, sous la seule responsabilité des auteurs. 

 

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 Le 21 décembre 2019

 

La gloire des ciriers manceaux (XVIIe et XVIIIe siècles)

par Benoît Hubert

 

 

 

 

 

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manufacture de cire

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Jean Paul Lemarchznd - dernier cirier du MANS

 

La réputation des ciriers du Mans s’établit au tournant du XVIe au XVIIe siècle. Elle se forge dans les splendeurs de la piété baroque. L’importance de la décoration du luminaire des cérémonies et des sépultures mais surtout la Fête Dieu (ou le Sacre) présente aux fidèles un programme iconographique religieux et éducatif en cire sans équivalent dans le royaume de France. Les célèbres torches, constituées de personnages tirés de l’Ancien et du Nouveau Testaments, sont des avatars des sculptures de terre cuite de la même époque qui peuplent la cathédrale du Mans. Leurs auteurs sont d’ailleurs sans doute issus des mêmes familles d’artistes.

Le faste de la fête du Sacre au Mans cesse en 1680. Le modèle économique évolue vers une concentration accélérée à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe. Le nombre des ciriers (peut-être une trentaine au Grand Siècle) va chuter brutalement pour laisser la place à quelques grosses manufactures, celles des Orry, des Le Romain et des Leprince. La production d’articles religieux marque le pas sans toutefois cesser, bien que le nombre des pascalisants tende à baisser et bien que l’impiété s’installe progressivement et durablement.

Le XVIIIe siècle devient le siècle de la bougie de table et du spectacle. Le procédé du blanc du Mans, secret industriel de nos ciriers manceaux, donne à la pure cire d’abeilles un merveilleux blanc transparent. Les bougies du Mans tant prisées par les élites des Lumières donnent à leur art de vivre un lustre inégalé et recherché par les plus grands. Le Mans donne à la douceur des Lumières, si chère à Michel Figeac, une touche de raffinement telle que les dépôts de bougies des manceaux installés au Pont-Neuf à Paris connaissent un succès ininterrompu jusqu’à la Révolution.

Ces succès industriels en France, en Europe et jusqu’en Amérique enrichissent et élèvent socialement les trois grandes familles de la cire. Plusieurs bâtiments emblématiques liés à la famille Leprince témoignent de son empreinte sur la ville : l’hôtel urbain au 33 place de la République, le château à Ardenay-sur-Mérize, le site de Claircigny, lieu de la première campagne où se situe aujourd’hui la résidence éponyme ou encore la résidence Jean Leprince située sur le terrain de la manufacture (rue de la Blanchisserie). La très connue rue de l’Herberie marque l’emplacement de la manufacture des Orry et la démolition actuelle de l’hospice de Bonnière scelle la disparition d’un petit château bâti par cette famille au XXe siècle. La manufacture de Froide Cuisine (rue de l’Éventail), appartenant à la famille Le Romain, a été démolie dans les années 1960. Mais heureusement le dernier cirier du Mans, Pierre Lemarchand a conservé la merveilleuse collection d’outils de ciriers manceaux des XVIIe et XVIIIe siècles qui se trouvaient dans ses greniers.

Voilà en quelques mots pourquoi on peut affirmer que la cire a durablement marqué la ville du Mans, son histoire économique et sociale, sa réputation et son identité. Elle peut donc toujours glorieusement arborer avec fierté les chandeliers présents dans ses armoiries.

 

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Le 30 novembre 2019

 

André Bouton (1890-1979), économiste, historien du Maine

par Didier Béoutis

 

Auteur d’une biographie d’André Bouton, parue en octobre 2019, Didier Béoutis évoque la vie de son grand-père maternel, né le 30 novembre 1890, à Fresnay-sur-Sarthe. Orphelin à l’âge de douze ans d’un père tanneur, André Bouton s’oriente vers le notariat. Il est clerc dans une étude au Mans, lorsqu’il est mobilisé, en août 1914, au 117ème Régiment d’Infanterie. Il fait une guerre courageuse, blessé à deux reprises sur le front de la Somme, décoré de la Croix de Guerre et de la Médaille militaire.

La tenue quotidienne de carnets lui permettra, à la fin des années vingt, de rédiger ses Mémoires de guerre. Notaire à Mamers (1920-23), il y fréquente Joseph Caillaux. Il se marie et s’installe définitivement au Mans, comme expert-immobilier. André s’initie à l’histoire, à l’économie et commence à publier, en 1924, des articles sur la démographie. En 1932, il publie La Fin des rentiers, étude dans laquelle il analyse les bouleversements des fortunes privées -conséquence de la Guerre et de la crise internationale-, et prône un statut protecteur pour les petits actionnaires. Le succès de son ouvrage conduira André Bouton à militer, au cours des années trente, dans des associations de défense des actionnaires, des contribuables, et aussi des familles nombreuses (il est père de cinq enfants).

Mais avant la fin des années trente, constatant le peu de poids des hommes politiques et des groupes de pression sur l’évolution, à long terme, des sociétés, il décide de se consacrer totalement à l’histoire de sa province. Il publie, alors, à un rythme régulier, études et ouvrages : À travers les souterrains inconnus du Vieux-Mans ; Les voies antiques, les grands chemins médiévaux et les routes royales du Haut-Maine ; Le Trésor de Saint-Calais ; Damiens le régicide ; La vie pittoresque au Mans au temps des carrosses et des chandelles... Ses deux œuvres majeures sont L’Histoire de la Franc-maçonnerie dans le Maine, en trois volumes, publiés de 1951 à 1966, et, surtout, Le Maine - Histoire économique et sociale, de l’Antiquité au XIXe siècle, en cinq volumes et 3200 pages, publiés de 1962 à 1976, mais fruit d’un demi-siècle de recherches. Par une approche économique et sociale, s’intéressant à toutes les classes de la société, l’auteur s’attache à décrire, de façon novatrice, l’histoire de sa province, jusqu’alors présentée surtout comme celle des seigneurs et des prélats. Son œuvre, complétée, dans les dernières années par des études de prospective,  lui vaudra des distinctions officielles : Légion d’honneur, plusieurs prix de l’Académie française, de l’Académie des sciences morales et politiques et de celle des Inscriptions et Belles-Lettres.

 

Bouton (livre Béoutis)

André Bouton, fut aussi le chercheur qui s’est mobilisé, pendant un demi-siècle, au service des sociétés savantes locales, et principalement à « Sciences & Arts ». Adhérent à notre Société dès 1927, il fut, durant de longues années, vice-président puis président en 1957 à la suite du docteur Paul Delaunay. Mon grand-père fut, durant 17 ans, avec le précieux concours du secrétaire général Fernand Letessier, un président très actif, multipliant les adhésions, organisant conférences et visites de sites, étoffant les bulletins mensuels et annuels, suscitant la venue de jeunes chercheurs, comme celles de nos deux récents présidents. André Bouton est décédé, au Mans, le 1er avril 1979, dans sa 89ème année.

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Le 15 octobre 2019

 

Les photographes manceaux du XIXe siècle dans les collections

de la Médiathèque Louis Aragon

 

par Jean-Pierre Epinal (avec la collaboration de Marie-Laurence Viel)

 

Même si les conservateurs qui se sont succédé ont toujours, à juste titre, privilégié l’écrit par rapport à l’image, les photographes manceaux, tant amateurs que professionnels, entrent dans les collections dès le Second Empire.

Ainsi, en 1858, Dominique Gaumé, professeur de dessin et pionnier de la photographie, se voit-il allouer une somme de 100 F pour immortaliser divers monuments, tels la cathédrale, l’enceinte romaine, les tanneries… Don vraisemblable de leur auteur, plusieurs clichés de vitraux, ainsi qu’une série de vues des stalles de la cathédrale du Mans viendront étoffer ce fonds dont la Médiathèque peut s’enorgueillir, à l’égal de la B.N.F. ou de la Société française de photographie.

 

Parmi les œuvres  des photographes manceaux d’atelier, on retiendra plus particulièrement :

  • L’album paléontologique du département de la Sarthe, représentant au moyen de la photographie les fossiles recueillis par M. Édouard Guéranger et conservés dans sa collection (1867). Les clichés sont de Gustave Cosson.
  • L’album de l’art rétrospectif, réalisé par Paul Couturier à l’occasion de l’exposition de 1880.
  • La musique municipale du Mans, de Joseph Guittet, vaste composition réunissant, dans un seul et même cadre, près d’une centaine de portraits en médaillon (juin 1880).
  • plusieurs photographies d’édifices sarthois par François Cabaret, à l’heure où certains d’entre eux étaient sur le point de faire l’objet d’un classement.

On notera enfin que nombre de photographies sont contenues dans des albums réalisés par des érudits locaux tels que Léon Hublin (Le Mans pittoresque, 1884) ou Robert Triger (Le culte de Sainte-Madeleine dans le Maine, 1903).

 

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Le 30 mars 2019

 

L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

 

Paul Gérard et Jacques Favrot

 

            « L’intelligence artificielle (IA) est la science dont le but est de faire exécuter par une machine

ce que l’homme réalise en utilisant son intelligence »

(définition apparue en 1956) 

     L’intelligence artificielle est à la une de tous les médias : presse, télévision, littérature. Une révolution est déjà en route qui se verra dans tous les domaines : le quotidien du citoyen, la santé, la sécurité, les banques, le transport et bien d’autres. Cette révolution est due à trois facteurs : l’arrivée d’ordinateurs surpuissants, des algorithmes et logiciels révolutionnaires, une importante quantité de données à traiter (Big Data).

L’IA s’applique dans deux domaines scientifiques :

les statistiques d’une part et les neurosciences d’autre part.

 

 

     Les statistiques sont traitées par la « machine learning »  (apprentissage machine). Elle permet aux ordinateurs d’apprendre à réaliser des fonctions sans utiliser un logiciel ou un algorithme spécifique et surtout elle utilise des calculateurs du commerce. Les applications sont nombreuses : industrie, commerce, médecine, maintenance. Par exemple, elle permet à EDF de gérer les différentes sources d’énergie (hydraulique, nucléaire, éolien, solaire) en fonction de la consommation instantanée dans toute la France. Autre exemple : une société de vente peut comptabiliser les quantités de produits vendus par type et définir ainsi les achats et les ventes futurs.

     Avec les neurosciences l’intelligence artificielle est basée sur des « neurones » tentant d’imiter ceux du cerveau humain, elle permet des applications plus complexes. Le fonctionnement est basé sur des calculateurs intégrant des neurones artificiels (réalisés par des industriels) et une méthode d’apprentissage appelé « deep leaning » (apprentissage profond). Le fonctionnement consiste à fournir quelques données à la machine et à lui demander de fonctionner avec un apprentissage supervisé : la machine est guidée par l’homme qui lui impose le résultat à trouver. Lorsque l’algorithme obtenu est satisfaisant, alors toutes les données à traiter sont transmises à la machine qui fonctionne en autonome et continue son apprentissage. Les applications sont nombreuses et touchent des domaines divers et variés : la sécurité, la reconnaissance faciale, le traitement de la parole et du texte, les analyses prédictives, l’automatisation, les jeux, l’art, les robots humanoïdes, la santé, les banques…

 

     Le traitement de la parole et de l’image, la reconnaissance faciale sont très développés actuellement et s’appliquent à la sécurité. La Chine a équipé son pays de milliers de caméras qui permettent de surveiller ses habitants sous le prétexte de la sécurité. Les analyses prédictives touchent tous les domaines : santé, industrie, finance, analyse de marché. En médecine, par exemple cela permet de prédire les cancers ou d’améliorer le traitement des diabétiques en analysant des millions de données issues des patients, ce qui est impossible pour un humain. L’automatisation fait aussi partie des nouvelles applications : la voiture autonome, les avions et trains sans pilote. Les jeux, l’art, les robots humanoïdes seront touchés.

     Comme toute innovation, l’IA sera la pire ou la meilleure des inventions. Il est certain que des emplois vont disparaître mais de nouveaux verront le jour car il faudra fabriquer, mettre au point ces nouvelles machines. Néanmoins si ces avancées améliorent notre bien-être, certains dangers peuvent apparaître. La machine pourra se retourner contre son inventeur ou être mise dans les mains de personnes malveillantes. Des scientifiques se mobilisent pour que des garde-fous soient créés. « L’IA pourrait être le plus grand événement de l’histoire mais ce pourrait être le dernier si elle devenait incontrôlable » (Stephen Hawking).

     L’événement qui verra la machine surpasser l’homme

est appelé « point de singularité ».

La machine n’aura plus de limites et le résultat pourrait être

la disparition des humains.

L’intelligence humaine et les lois garde-fous devraient permettre

d’éviter cet événement.

 

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Le 7 février 2019

 

L’astronomie au fil des siècles

 

par Damien Foulard

 

          Notre séance de février avait une double finalité : poser les dates importantes de l’histoire d’une des plus anciennes sciences naturelles et illustrer celles-ci avec des ouvrages originaux issus des riches fonds anciens de la médiathèque Louis-Aragon. Ce choix, pour partie subjectif, fut consacré aux XVIe et XVIIe siècles.

         L’archéologie a permis la mise au jour d’indices qui témoigneraient de l’observation des astres. Citons la découverte du Disque de Nebra (vers 1600 av J-C) qui représenterait la voûte céleste et, plus près de nous, le tumulus du Magdalenenberg (618 av J-C) qui serait le plus vieux calendrier lunaire connu. L’alignement des tombes représenterait les constellations visibles au solstice d’été, la disposition des rangées de poteaux de bois, un cycle lunaire de 18,6 ans.

 

 

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Le globe terrestre

 

 

         Les civilisations anciennes pratiquaient l’astronomie pré-télescopique. Il s’agissait d’observer et de prédire le mouvement des objets célestes visibles à l’œil nu. Progressivement se développent des instruments de mesure, des théories modélisant les mouvements de l’univers. Hipparque (190-120 av. J-C) est vraisemblablement à l’origine de la première carte du ciel, puis Ptolémée (150 apr. J-C) rédige la somme de leurs connaissances dans la Syntaxe mathématique. Cette œuvre est l’apogée des connaissances et des théories antiques (géocentrisme et épicycles). Elle sera transmise au monde occidental via sa traduction arabe : l’almageste.

       L’astronomie européenne prend son élan grâce aux travaux de Nicolas Copernic (1473-1543). Son traité De revulutionibus orbium coelestium (1543) démontre mathématiquement que le modèle héliocentrisme est fonctionnel. Tycho Brahe (1546-1601) poursuivit les observations et calculs qui permirent à son assistant Johannes Kepler (1571-1630) de publier ses trois lois dites de Kepler (Astronomia nova en 1609 et Harmonices mundi en 1619. La révolution scientifique était en marche !

        La construction par Galilée (1564-1642) de la lunette astronomique, la loi de la gravitation universelle publiée par Newton en 1687 (Philosophiae Naturalis Principia Mathematica), l’étude de la mécanique céleste impulsée par Edmond Halley (1656-1742) bouleversent les connaissances.

 

la sphère armillaire

 

        L’analyse spectrale, nouvelle méthode d’investigation apparaît au XIXe siècle. C’est la naissance de l’astrophysique. Elle permet d’améliorer le système de classification des étoiles grâce à l’étude de la nature physique des astres. La découverte du rayonnement infrarouge (Herschel, 1800) et celle des ondes lumineuses et électromagnétiques (Maxwell 1860) permettent d’énormes avancées. Planck, en publiant en 1900 la Loi du rayonnement du corps noir, inaugure un nouveau chapitre de l’astrophysique moderne qui débute par la construction de télescopes gigantesques permettant l’essor de la radioastronomie qui ouvre la voie aux missions spatiales.

  

 

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Le 12 janvier 2019

 

 

 Georges Grente, évêque du Mans de 1918 à 1959 et Académicien :

un homme d’Église et de Lettres dans la Sarthe

 

par Didier Béoutis

 

      Co-auteur d’une Histoire des Évêques du Mans, parue en 2018, Didier Béoutis évoque la personnalité de Georges Grente (1872-1959) qui fut l’un des plus éminents de ces prélats, tant par la durée de ses fonctions (41 ans) que par son rayonnement.

      Né à Percy (Manche) dans une famille de notables catholiques, ordonné prêtre, en 1895, pour le diocèse de Coutances, Georges Grente, féru de belles lettres, n’était pas d’emblée destiné à porter la mitre, mais à faire de l’enseignement. Il assuma ainsi des fonctions de direction et d’enseignement des lettres classiques au Petit séminaire de Mortain (1895), au collège catholique de Saint-Lô (1903) puis à celui de Cherbourg (1916). Il avait été nommé, en 1914, recteur de l’Institut catholique de Lille, poste qu’il n’avait pu rejoindre, la ville étant alors occupée par l’armée allemande.

      Durant ces années, l’abbé Grente étudiait à la Sorbonne, y obtenant, en 1903, un doctorat ès lettres sur une thèse sur Jean Bertaut, aumônier de Marie de Médicis et évêque de Sées. Il avait alors été remarqué par deux personnalités influentes de l’Église : Alfred Baudrillart, recteur de la « Catho » de Paris, et Louis-Ernest Dubois, originaire de la Sarthe, futur archevêque de Paris. C’est ce dernier qui souffla son nom au pape Benoît XV, pour désigner, en janvier 1918, un nouvel évêque au Mans.

 

 

     Georges Grente prend ses fonctions dans un contexte difficile, à la suite de la démission de son prédécesseur, et alors que de nombreux prêtres et séminaristes sont aux armées. Doué d’un sens de l’autorité, il prendra rapidement des initiatives visant à redonner son éclat au diocèse du Mans : formation des prêtres ; visites fréquentes des paroisses et des écoles ; coordination d’œuvres sociales ; soutien aux congrégations comme celle de Solesmes, organisation de congrès épiscopaux, de conférences ; mobilisation des laïcs ; tenue de grandes cérémonies, chaque année, en l’honneur de Saint-Julien (janvier) et de Sainte-Scolastique (juillet). De décembre 1919 à mars 1920, Georges Grente avait accompagné Mgr Dubois dans une mission du Gouvernement en Orient et aux Balkans, visant à consolider, dans ces pays, l’influence française à travers les œuvres catholiques d’enseignement et de charité.

     Tout en administrant son diocèse, Mgr Grente publie divers ouvrages (principalement des biographies de personnalités religieuses, comme Pie V, Marie-Madeleine Postel, Fléchier, Joseph du Tremblay, Joseph Joubert, Sainte-Jeanne de France), tout en préparant son élection à l’Académie française. Tout cela est remarqué par le quotidien parisien L’Œuvre, qui, voulant ridiculiser le prélat, révèle, en octobre 1924, que l’évêché du Mans perçoit les loyers de « maisons Tellier ». Ces immeubles voisinant l’évêché, avaient, précisément, été acquis par un prédécesseur de Mgr Grente, dans le but d’en chasser les encombrants locataires. G. Grente poursuit L’Œuvre en diffamation, obtient satisfaction, mais les rieurs sont du côté de la partie adverse, par la brillante plaidoirie de Me Maurice Garçon.

     Georges Grente est élu à l’Académie française, en 1936. Il se montre un Académicien assidu, conférencier distingué, spécialiste des termes religieux, acceptant la lourde charge de coordonner un Dictionnaire des Lettres françaises, en plusieurs volumes, qui fait encore autorité de nos jours.

 

 

      Attaché à son diocèse du Mans, Georges Grente sera fait archevêque, à titre personnel en 1943, puis créé cardinal, en 1952, ce qui lui permettra, en 1958, de participer au conclave qui élira Jean XXIII. Il reçoit aussi des distinctions de la République (commandeur de la Légion d’honneur, en 1954).

      Soucieux de favoriser les Lettres dans le Maine, Mgr Grente avait créé, en 1957, avec le duc de Caumont-La Force, autre Académicien originaire de la Sarthe, une Académie du Maine, qui existe encore de nos jours. Son action reste attachée à une conception « aristocratique » et honorifique de l’Église, qui n’est plus guère en cour actuellement.

 

 Georges Grente décède en mai 1959, âgé de 87 ans.

 

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Archives des conférences 2018

 

Archives des conférences 2017

 

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09/12/2019
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