Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

Les sorties 2017-2018

 

 

De temps en temps, la réunion du samedi après-midi se transforme en une sortie-découverte du Mans ou d'un lieu proche.

Une fois l'an, un samedi entier est consacré à la visite d'une ville ou d'un territoire rural de la région proche du Mans.

Visites de demeures seigneuriales, de manoirs privés, d'églises rurales et urbaines, de moulins, d'entreprises artisanales agricoles et industrielles, etc... ponctuent la journée coupée par un déjeuner au restaurant. 

 

 

NB : Les photos, éditées ici sous codage en empêchant la copie, sont mises à la disposition de nos membres sur simple demande par courriel.

 

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

Le 13 mai 2023

journée en Nord-Sarthe

 

À Moitron, la commanderie du Guéliant (plusieurs orthographes possibles)

À propos de la fondation de la commanderie, certains auteurs évoquent Raoul V, vicomte de Beaumont et seigneur de Fresnay à son retour de la croisade, au XIIe siècle, comme de nombreux chevaliers manceaux. D’autres mentionnent une période un peu plus tardive et citent Raoul VI de Beaumont et Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, duc de Normandie à leur retour de Terre Sainte. Quoi qu’il en soit, on trouve dans les archives, en 1231, un don aux frères de la milice du Temple et en 1247, la mention des Templiers qui venaient de mettre en culture certaines terres en  la paroisse de Moitron. En 1312 après la suppression de l’Ordre du Temple, le site passe aux Hospitaliers-soldats de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem puis, plus tard, à l’Ordre de Malte.

Aux XIVe et XVe siècles la commanderie du Guéliant avait sous sa dépendance de très nombreuses seigneuries, paroisses, et des hôpitaux… L’estimation de ses revenus appréciés par l’historien Thomas Cauvin en 1845, atteignait 3 100 livres. Nous connaissons la liste des commandeurs qui furent à la tête de l’institution qui exploita le domaine jusqu’à la Révolution. Les biens furent vendus en décembre 1794. Ils comprenaient le château ou bâtiment flanqué de deux pavillons ; ils abritaient, en bas, plusieurs salles, cuisine, boulangerie et caves. En haut six chambres. Devant, une cour de onze ares, la chapelle, les communs, vingt ares de jardin et terrasses sur la Sarthe. En côté la ferme. Le domaine s’étendait sur 88 journaux de terres labourables, 20 arpents de prés et de pâture, 48 arpents de taillis… soit un ensemble de 83 hectares sans compter les terres éparses.

On y retrouve le logis, édifice présent dès l’origine et les deux pavillons carrés qui lui ont été accolés postérieurement avec leurs toits élancés. Une fuie, une vaste salle rectangulaire (15,50 m sur 7), de la fin du XIIe siècle dont les murs sont épais de plus d’un mètre. Il est toujours nommé Le Temple et devait servir de salle de réunion pour les chevaliers, une salle capitulaire en quelque sorte. Mais la partie la plus intéressante de la commanderie reste la chapelle datée de la fin du XIIe. On y pénètre par une porte en plein cintre ornée d’une archivolte avec double rang de festons. Elle comporte une seule nef longue et étroite, de 16 m sur 5, terminée par une abside circulaire. La voûte est lambrissée.

L’attention est immédiatement attirée par de curieuses peintures murales sur le mur nord. Elles semblent dater de la moitié du XVe siècle et seraient dues à Jehan Le Pelletier, commandeur du Guéliant de 1426 à 1459. Elles se présentent en deux parties. La première montre trois élégants jouvenceaux à cheval richement vêtus accompagnés d’un faucon et d’un chien, rencontrant trois personnages squelettiques. Il s’agirait d’une ancienne légende dite des trois morts et des trois vifs. La seconde scène évoquerait dans sa partie haute, un forgeron, sans doute saint Éloi, patron des maréchaux-ferrants occupé à ferrer un cheval dont il a coupé la jambe. Et dans sa partie basse trois personnages : saint Laurent reconnaissable à son grill, une abbesse tenant sa crosse et un évêque avec la mitre et la crosse, peut-être sainte Opportune et saint Eutrope.

La modeste chapelle placée sous le vocable de sainte Emérence (Emérencienne), en grande vénération dans le diocèse du Mans, était fréquentée pour guérir le mal de ventre et les vapeurs.

Signalons enfin la présence, dans la chapelle du Guéliant récemment restaurée, de deux pierres tombales rappelant le souvenir de commandeurs : Les frères Jehan Lepeltier (déjà cité), et Guillaume de Saint Mars.

 

Le presbytère de Fresnay, naguère maison d’Urbain Gallais

Construite en 1771 dans la basse-cour du château, la demeure surplombe la Sarthe et le site où était installée l’usine qui fit la fortune du maître-tanneur. Devenue presbytère, la maison conserve, dans son salon, de magnifiques toiles peintes du XVIIIe siècle qui représentent des décors paradisiaques peuplés de fleurs et d’oiseaux imaginaires.

Une déambulation dans le centre-ville, un jour de marché, permet de découvrir la vitalité de la cité et d’admirer de part et d’autre de la Grande-Rue ses maisons médiévales à pans de bois joliment restaurées. Une mention particulière pour la maison dite de La grande Cour, ou hôtel de Clervy qui fut, à partir de 1572, la demeure du bailli, officier royal chargé de fonctions judiciaires, administratives et fiscales.

 

La cave du Lion

Dans ce lieu du vieux Fresnay redécouvert au siècle dernier, une descente abrupte permet d’admirer cette vaste salle de 100 m2, (XIIIe  vers 1230) semi enterrée et ses quatre voutes avec croisées d’ogives de style Plantagenet, reposant sur un solide pilier central à fut octogonal en grès roussard. Elle fut certainement l’œuvre des Templiers de la commanderie du Guéliant située à deux kilomètres. L’endroit est discret aussi, on pense qu’au XVIe siècle les huguenots de la ville y tinrent leurs réunions. Plus tard, l’hôtellerie du Lion d’or situé au-dessus et à proximité utilisa le lieu comme entrepôt. D’où le nom de cave du Lion.

 

L’église Notre-Dame, de style roman, édifiée au XIIe siècle puis restaurée et agrandie à la suite d’un incendie en 1865. Elle est alors décorée de peintures murales et de vitraux dus à des artistes locaux Le calcaire et le grès roussard du pays apportent à l’édifice un cachet particulier dû au contraste des couleurs. Le portail en plein cintre est fermé par deux vantaux en chêne massif datant de 1528. À droite, en dessous du Christ, les douze apôtres sont identifiables, chacun arborant l’attribut qui le caractérise.

 

Manoir de Bois-Après à Saint-Mars-de-Loquenay  

La journée se termine par une visite au manoir de Bois-Après dont les façades font l’objet d’une opération de restauration et qui a conservé une fuie de taille impressionnante.

♦♦♦♦♦

le 26 octobre 2022

Visite de l’exposition Au pied du mur, l’enceinte romaine du Mans,

au musée Jean-Claude Boulard – Carré Plantagenêt

 

Emblématique de la ville du Mans, l’enceinte romaine est, avec celles de Rome et d’Istanbul, l’une des mieux conservées de l’Empire. Dans la lignée des travaux des érudits locaux du XIXe siècle et de la thèse de Joseph Guilleux (soutenue en 1998), la fortification fait l’objet, depuis 2017, d’une étude approfondie menée par les archéologues et les historiens. La présente exposition, la première de cette envergure qui lui ait été consacrée, était une opportunité pour dresser le dernier état de la question sur les circonstances de sa construction, sa datation, l’organisation du chantier. Elle permet également de découvrir la vie quotidienne aux IVe et Ve siècles, à travers les objets les plus divers provenant de fouilles. Une sélection de tableaux réalisés par des artistes manceaux du XIXe siècle complète l’iconographie du monument.

Une vingtaine de nos adhérents ont répondu présents à notre proposition d’organiser une visite sous la conduite d’un guide du musée.

♦♦♦♦♦

Le 5 juin 2022

Un après-midi à Ballon

 

Le donjon étant fermé au public, notre Société s’était fixé l’objectif de visiter la roseraie du château et de découvrir le patrimoine ancien environnant.

Aujourd’hui labellisé jardin remarquable, le jardin du donjon de Ballon fut aménagé à partir des années soixante par M. Jean Guéroult. La roseraie comporte une centaine de variétés de roses anciennes. Si l’avance de la végétation, due aux chaleurs précoces, n’a pas permis d’admirer certaines floraisons déjà achevées, en revanche nous avons pu, grâce aux explications de Guillaume Epinal, feuilleter une petite encyclopédie de la rose ancienne : Galliques, Centfeuilles, Alba, Noisette, Portland, etc.  

L’après-midi s’est achevé, sous la conduite de Michel Terral, par la visite du Vieux Ballon et notamment de l’église Saint-Georges. Consacrée en 1833, cette dernière avait été reconstruite  grâce à la générosité du général Coutard. Suite à des malfaçons dans sa conception, elle fit l’objet de nombreuses restaurations tout au long du XIXe siècle. Elle abrite notamment, outre quelques statues anciennes,  une Crucifixion, œuvre du peintre romantique Devéria.

 

 

♦♦♦♦♦

Le 14 mai 2022

Une journée dans la région de Montval-sur-Loir

où quatre visites étaient programmées

 

Le prieuré à Dissay-sous-Courcillon. Au XIIe siècle, à la demande des seigneurs du lieu, des chanoines de l’ordre de saint-Augustin venus de l’abbaye de Beaulieu (Le Mans) construisent l’ensemble. Les moines seront remplacés par des prêtres puis la commune se portera acquéreur en 1905. Plusieurs propriétaires, dont un citoyen américain en 1928, s’y succéderont. L’édifice est classé Monument historique en 1984.

La rotonde ferroviaire à Montabon. En 1858, une voie reliant Tours et Le Mans est construite. Vingt ans plus tard l’ouverture de la liaison Paris-Bordeaux, via Chartres, requiert l’installation, à Château-du-Loir d’un dépôt de matériel et d’un site dédié à l’entretien des locomotives. La création d’une rotonde à dix voies équipée d’un pont tournant de 17 mètres, est lancée en 1889. En 1938, après la création de la SNCF, la ligne vers Bordeaux est délaissée au profit de celle passant par Orléans et Poitiers. L’équipement de Montabon ferme définitivement en 1954. C’est alors que les pouvoirs publics locaux et des associations se mobilisent pour conserver ce témoignage, certes devenu inutile et bien encombrant, mais emblématique d’une époque. Ils obtiennent un classement à l’inventaire des Monuments historiques. Puis le temps s’écoule jusqu’à la décision de la mission chargée de la Sauvegarde du Patrimoine intervenue en 2018. Depuis, les immenses toitures, verrières et grandes portes ont été restaurées. Le bâtiment est sauvé. Il reste à réaliser la transformation du site et de ses abords afin de lui retrouver une vocation en rapport avec son temps.

L’église Saint-Guingalois à Château-du-Loir. Un vieux prieuré installé ici vers l’an 1000 pour accueillir des reliques de Saint-Guénolé sauvées par des moines bretons fuyant les invasions normandes… Il n’en reste qu’une crypte de style roman sous le chœur de l’église paroissiale. Cette dernière dispose d’un chœur gothique, d’une nef lambrissée, de vitraux… et d’un riche mobilier : (statues en terre cuite, buffet d’orgue…).

Le manoir de La Faverie à Beaumont-Pied-de-Bœuf. Construit du XVIe au XVIIIe siècle, en moellons de calcaire, il est classé « Monument Historique » depuis 1992. Entouré de douves en eau, qui se franchissent sur un pont de pierre à deux arches pour accéder à la cour d’honneur, l’édifice est défendu par un bastion comportant plusieurs meurtrières. Un pigeonnier carré complète l’ensemble magnifiquement restauré.

♦♦♦♦♦

Le 10 septembre 2021

Visite de l’exposition Trésors d’art sacré, 30 ans de restauration par le Département de la Sarthe, Abbaye Royale de l’Épau

 

Le 10 septembre, sous la houlette d’un guide conférencier, les membres de notre Société ont pu découvrir un riche patrimoine religieux restauré provenant essentiellement des églises de la Sarthe. Cette très belle exposition est en quelque sorte le pendant de celle de 2003, Terre et ciel, exclusivement consacrée à la sculpture religieuse en terre cuite du Maine. Après avoir présenté le travail des terracottistes des XVIIe et XVIIIe siècles, il s’agit cette fois d’aborder l’art sacré de la seconde moitié du XVIe siècle et du XVIIe siècle par le biais de la peinture. Si quelques sculptures et éléments de mobilier fraîchement restaurés sont présentés, une cinquantaine de tableaux sur bois ou sur toile offrent un large panorama des différents courants artistiques en vogue : maniérisme, style caravagesque, classicisme et baroque. Les ateliers manceaux côtoient la grande peinture européenne qui leur sert de modèle. L’Assomption de Laurent Lagouz (1658), peinte pour l’église de Cérans s’inspire ainsi directement de la superbe toile de Claude Vignon, exécutée en 1629 pour l’une des chapelles du collège des Jésuites de La Flèche. 

 

♦♦♦♦♦

En 2020

Les mesures décidées pour lutter contre l’épidémie due au covid-19 ont provoqué l’annulation de notre journée autour de Château-du-Loir programmées en mai. Bien que celles-ci tendent vers l’assouplissement, le maintien de l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes nous oblige encore à renoncer à notre après-midi prévu en juin.

Par ailleurs les restrictions toujours en vigueur quant à l’accès aux locaux de la médiathèque Louis Aragon ne permettent pas de vous y accueillir.

♦♦♦♦♦

Le 18 mai 2019, dans le Saosnois,

sous la conduite de Joseph Guilleux et André Olivier.

 

L’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Moncé-en-Saosnois a conservé des éléments de construction des XIIe et XVIe siècles. Son intérêt réside dans la magnificence de son décor intérieur.

Jean-Baptiste Bouteiller, curé de la paroisse pendant plus de quarante ans, offrit l’important retable de pierre qui s’étale sur toute la surface murale en débordant sur les deux latéraux de retour. Élevé sur trois niveaux, son décor, daté de 1709, fut l’œuvre du peintre et sculpteur terracotiste manceau Joseph Coëffeteau. Les autels meublent la base, l’élévation est scindée par des colonnes encadrant des panneaux décorés de statues en ronde bosse. Le couronnement comporte un entablement à l’Antique avec des pots à feu dans une niche centrale renfermant une Vierge à l’Enfant.

Au fond du chœur, un puits de lumière éclaire la scène centrale de la crèche et de l’adoration des bergers. De part et d’autre, quatre statues à taille humaine (St-Pierre et St-Paul, St-Julien et St-Eutrope) et deux plus petites (Ste-Barbe et Ste-Marguerite) attirent le regard du visiteur. Sur les retours d’aile, au-dessus de chaque autel les retables offrent des panneaux aux scènes en ronde bosse se rapportant aux martyres des saints patrons de la paroisse.

Côté sud, sur le mur de la chapelle Ste-Anne élargissant l’église, un retable doté d’un panneau en ronde bosse développe le thème de la naissance de la Vierge.

Sur la commune d’Avesnes-en-Saosnois, le propriétaire du manoir de Verdigné a présenté deux des corps de bâtiments en cours de restauration, en expliquant l’ensemble des travaux réalisés et à venir. Ce manoir,  construit dans le dernier quart du XVIe siècle, s’inspire des principes de l’architecte Philibert de l’Orme. Au fond d’une cour intérieure, s’élève un bâtiment principal flanqué de pavillons dotés de bouches à feu. Il est bordé par deux ailes terminées également par des pavillons bastionnés avec bouches à feu. Le corps principal a conservé d’imposantes cheminées Renaissance et l’aile latérale ouest, la mieux conservée, a retrouvé, à son faîte sur toute sa longueur, l’enfilade d’une magnifique voûte lambrissée.

À Peray, l’église Saint-Jouin, moine ermite poitevin, datable du XIIe siècle, a subi divers remaniements. Un porche gothique aux fines colonnettes s’ouvre sur la façade, avec à son avant un balet sous lequel se réunissait la communauté villageoise et les membres de la fabrique. Le clocher campanile comporte deux ouvertures pour les cloches. Au nord une chapelle latérale a été ajoutée au XVIe siècle.

Le retable de bois couronné par la statue de St-Jouin montre des colonnes torses du XVIIe siècle. Il a conservé en son centre une statue de la Vierge à l’Enfant en pierre du XVe siècle, entourée de deux statues en terre cuite de St-Gilles et de St-Antoine de Padoue. La voûte lambrissée de la nef, datée de 1550, accompagne le groupe sculpté de la poutre de Gloire. Son décor est localisé sur deux bandes dont les cercles contiennent les instruments de la Passion. Les entraits de la charpente sont peints.

Dans la chapelle seigneuriale ce sont les deux versants du lambris de la partie centrale qui sont le plus décorés. Le retable en pierre est orné des statues en terre cuite de St-Jean-Baptiste et de St-Jacques.

À l’entrée nord du village, le tracé de la route du XIXe siècle a séparé l’importante motte féodale et son fossé, de sa basse-cour. D’une hauteur de 30 m, son donjon permettait de surveiller toute la contrée. Elle était le centre d’une importante châtellenie et faisait partie d’une ligne de fortifications, passant par les mottes d’Avesnes, Monhoudou, Courgains, Saosnes, Saint-Rémy-du-Plain, dite des Fossés Robert. Ce système fut l’œuvre des comtes de Bellême, vassaux des ducs de Normandie devenus rois d’Angleterre, en lutte contre le comte du Maine pour la possession du Saosnois, au cours des XIe et XIIe siècles.

 L’actuel château de Saint-Aignan fut reconstruit sur l’emplacement d’une forteresse médiévale détruite par un incendie en 1589, dont il ne subsiste qu’une tour. D’une apparence majestueuse, il est formé d’un grand bâtiment rectangulaire comportant, en son centre, un pavillon carré surmonté d’un belvédère qui  comprend un bel escalier de pierre. À son extrémité, un gros pavillon ajouté en 1786 est désormais la partie habitée du bâtiment. Reçus par son propriétaire, nous avons pu voir sous sa conduite les extérieurs du château et recevoir les explications des phases de sa restauration.

 

♦♦♦♦♦

Le 23 juin 2018,

découverte du prieuré de Mayanne à Dangeul

 

 

Cliché Guillaume Epinal

 

     Accueillis par ses propriétaires, M. et Mme Klötgen, nos sociétaires ont visité le prieuré de Mayanne. Cet ensemble a conservé trois corps de bâtiments, dont la construction s’étend depuis le 4e quart du XIe siècle jusqu’au XVIe siècle. Ils ont été classés en totalité « Monument Historique comme un ensemble médiéval exceptionnel ».

     Cet ancien prieuré de l’abbaye Saint-Vincent du Mans, fut d’abord une seigneurie laïque qui devint, à la suite d’un don, un centre dépassant le simple fait monacal, puis aussi le siège administratif d’une châtellenie bénédictine dont la propriété s’étalait sur une vingtaine de paroisses.

 

 

 

cliché Martine Leguy

 

 

     La construction la plus ancienne se compose de l’abside de la chapelle romane, datée de fin XIe ou début  XIIe siècle, qui montre un appareillage en opus spicatum (arête de poisson), et de sa nef ; elles s’appuient sur le logis prieural plus tardif.

 

 

cliché Martine Leguy

 

     Le bâtiment a conservé la grande salle de justice, ou aula, à l’étage la salle d’hospitalité ou dortoir, le tout sous une charpente refaite au XVe siècle ; il est un témoignage de l’architecture gothique angevine de l’époque d’Henri II Plantagenêt.

     Un logis-halle de 25 m de long, 14 m de hauteur, et 15 m de large, est monté sur de gros poteaux de bois supports de la charpente. Daté des années 1450 par dendrochronologie, il appartient à une structure inédite en l’état actuel des connaissances, qui en fait aujourd’hui le plus ancien exemple daté de ce type de charpente. Ce bâtiment de bois assurait plusieurs fonctions économiques et administratives. Très fragilisé, ce bâti unique a subi en 2013 l’installation d’une charpente en bois destinée à le maintenir en attente d’une restauration totale.

 

♦♦♦♦ 

 Le samedi 26 mai 2018, un beau soleil a illuminé

toute la journée nos visites dans le sud Sarthe

 

Cliché André Olivier

 

Précigné : l’église Saint-Pierre

 

Elle se compose d’une nef et d’un transept reconstruits en 1842, restaurés après l’incendie de 1900, et d’un chœur carré du XIIIe siècle, clos par un chevet plat percé de quatre longues et étroites fenêtres. Deux fines et hautes colonnes le partagent en deux travées formées chacune de deux voûtes domicales à nervures multiples, d’une grande légèreté, de type gothique angevin. Les quatre clés de voûtes sont sculptées et présentent des personnages en buste dans un médaillon : une Vierge à l’Enfant, un Christ bénissant sur une nuée, un apôtre tenant un livre, et Saint-Pierre.

 

 

 

Les stalles de la fin du XVe siècle proviennent de l’église de l’abbaye des chanoines Prémontrés du Perray-Neuf.

 

 

Clichés Gérard Blanchard

 

Après l’incendie de 1900 qui détruisit les verrières, plusieurs ateliers créèrent de nouveaux vitraux.

 

Cliché Joseph Guilleux

En 1903, un ensemble de cinq verrières, dont deux rappellent la vie de Saint Ménelé, fut fabriqué par Félix Gaudin, verrier parisien. Six autres baies ont reçu des vitraux de Ferdinand Hucher (carmel du Mans) dont deux fabriqués par les associés de l’atelier Jacquier et Maurice Kuchelbecker.

 

Précigné, la cour et les jardins du manoir de Sourches

 

En franchissant un châtelet qui a conservé sur sa façade les traces de son pont-levis,

 

 

 

on découvre le corps de logis construit vers la fin du XVe siècle.

 

Dans un bâtiment séparé, une cuisine rassemble de très nombreux objets usuels utilisés au cours des derniers siècles.

 

 

 

Les propriétaires ont également aménagé un ensemble de jardins en trois parties : un jardin médiéval, un jardin à la française et tout un espace réservé à de nombreuses variétés de rosiers anciens de grande qualité.

 

          

 Clichés Gérard Blanchard

 

Solesmes

 

Dom Gamelin bibliothécaire de la célèbre abbaye bénédictine a accueilli le groupe pour conter  l’histoire du site et décrire en détail les groupes dits des Saints de Solesmes qui meublent les bras des transepts de l’abbatiale Saint-Pierre. Au fond du bras sud se trouve la mise au tombeau du Christ, dans un enfeu flamboyant qui porte la date de 1496 ; il montre déjà des pilastres aux motifs à candélabres caractéristiques de l’arrivée de la Renaissance italienne.

 

Le bras nord dit la belle chapelle contient trois grands ensembles datables du XVIe siècle. Contre le mur est, au sein d’un enfeu à triple arcade, la représentation de la pâmoison de la Vierge occupe le premier niveau. Au niveau supérieur, la Vierge est accompagnée des six vertus. L’ensemble qui orne le mur nord est le plus vaste. En bas se trouve l’enfeu de l’ensevelissement de la Vierge entourée de douze personnages dont Saint Timothée et Saint Denis l’Aréopagite, le tout surmonté de quatre théologiens.

Au-dessus se déroule la glorification de la Vierge.

 

Clichés Martine Leguy

Sur le mur ouest, le dernier ensemble présente, au niveau supérieur, Jésus parmi les docteurs qui sont représentés sous les traits des principaux réformateurs du XVIe siècle.

 

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

 

Samedi 10 juin 2017 Joseph Guilleux nous a guidés à travers "La cité Plantagenêt"

 

 

Place Saint-Pierre, nos sociétaires découvrent les transformations qui ont conduit à l’aspect actuel de la place, laquelle a doublé de surface en deux siècles comme le montre la feuille cadastrale de 1812.

Au sud, la plus grande partie de la nef de l’église collégiale de Saint-Pierre de la Cour, et des maisons canoniales qui s’y appuyaient ont disparu au cours des années 1830.

Au nord, l’étroit débouché de la rue provenant de la place de Hallai a plus que doublé du fait de la destruction, d’un côté, de la maison terminant la rue de l’Écrevisse et, de l’autre côté, de la suite des maisons bordant l’hôtel de ville, soit un total de 20 maisons.

 

Maison de l'écrevisse

Maison de l'écrevisse

Le Pilier de l'Ecrevisse

Le Pilier de l'Ecrevisse

Face à l’hôtel de ville, à l’angle de la rue de l’Écrevisse, la maison de rapport Saint-Michel fut achevée par le chapitre de Saint-Pierre de la Cour en 1777.

Dans cette rue, on admire la qualité de la façade du n° 10, datée par son pilier aux lions de 1581. Entrant dans cette propriété nous avons pu découvrir la maison située dans la cour.

La façade du n° 16 de la rue Saint-Flaceau a conservé sur deux travées deux niveaux de fenêtres datables par leurs moulurations des années 1380.

En haut de l’escalier des Boucheries (1693), derrière un portail apparaît l’immeuble de la famille Godard d’Assé, datant des années 1730.

 

Façade hôtel Godard d'Assé rue St Flaceau

Façade hôtel Godard d'Assé rue St Flaceau

En passant devant l’angle de l’hôtel Nepveu de Rouillon des années 1760, siège actuel des Compagnons du Devoir, on remarque le beau portail du n° 3 de la rue du Petit-Saint-Pierre ouvrant sur l’Hôtel Baigneux de Courcival du XVIIe siècle.

Rue Saint-Pavin-de-la-Cité, les deux immeubles (n° 3, n° 5) ont été rassemblés en une seule propriété. Le n° 3 disposé en L se compose d’un bâti de pierre remontant au XVe siècle longeant l’étroit passage vers la cour d’Assé et d’une façade de retour, à pans de bois du XVIIe. Celui-ci est prolongé au n° 5 d’une autre façade de même époque.

Grande Rue, il reste, dans la cour du n° 97, la tourelle de l’immeuble de 1561 de Jacques Taron. La maison de René Ménard (n° 55) date de 1515. En face, au n° 54, apparaît l’hôtel de Sceaux (1551), actuel conservatoire, dont la façade offre en superposition les ordres ionique et corinthien.

 

 

 

Hôtel Nepveu de Rouillon

Hôtel Nepveu de Rouillon

En retrait du square Jacques Dubois, la maison d’Olivier Richer (1530) offre une travée composée de deux fenêtres dont les pilastres empruntent un décor Renaissance italienne.

Rue des Chanoines (n° 7), la maison Saint-René, très modifiée, conserve un bâti dont la construction remonte à 1492.

La comparaison des façades des maisons dites de la Reine Bérengère et de leur voisine, dite de l’Annonciation, montre une structure de composition identique malgré une différence de datation proche d’un demi-siècle : rez-de-chaussée de pierre, grille formée de pans de bois aux étages avec des poteaux porteurs terminés par une niche garnie d’une statue. Seule leur décoration les différencie, rappelant l’appartenance à la fin du gothique pour la première, et à la Renaissance italienne pour l’autre.

 

 

Fenêtres Renaissance

Fenêtres Renaissance

 

 

Samedi 13 mai 2017

 

 

Le groupe de Sciences et Arts « en campagne », ce samedi 13 mai 2017.

 

Le samedi 13 mai 2017 trente-cinq sociétaires ont participé à notre sortie estivale entre Pays Belmontais et Alençonnais.

Agrémentée d'un délicieux repas au restaurant "La Grande Fourchette" à Oisseau-le-Petit, la journée s'est déroulée sous un ciel tour à tour clément et menaçant, sous la houlette savante de Pierre Darlot.

 

 

 

Le site gallo-romain du Vieux-Château à Juillé, encore en partie en élévation, se compose d’un bâtiment rectangulaire est/ouest arasé et d’une tour à 7 pans conservée sur plusieurs mètres de hauteur. Une aile constituée de deux logis médiévaux, ruinés dès les XIIe et XIIIe siècles, est appuyée contre l’extrémité nord-ouest de la tour, sur la base du bâtiment antique. Deux autres bâtiments assez bien conservés sont ensuite successivement construits au XVe siècle, à la perpendiculaire, contre l’extrémité des précédents. Ces logis se composent d’un premier étage sous charpente. Au XVIIe le site se transforme en exploitation agricole.

 

 

Vieux-Château à Juillé

Vieux-Château à Juillé

Juillé

Juillé

L’église Saint-Julien de Juillé qui conserve quelques traces du XIIe siècle, renferme un important mobilier classé. Offerts par Jean de Faudoas et datés de 1664, les trois retables de pierre et de bois, sont l’œuvre de l’architecte Godard d’Argentan.

 Le retable du maître autel est composé de trois travées rythmées par quatre colonnes. Un tableau de l’Assomption de la Vierge, inspiré de Rubens, occupe le centre dominé par une Vierge à l’Enfant. Les travées latérales sont ornées des statues des évêques Saint-Julien et Saint-Marcouf. Les retables latéraux, en bois, sont richement décorés : celui du nord par une éducation de la Vierge au couronnement, celui du sud par les représentations de Saint-Jean et de Sainte-Madeleine.

 

Retable église Saint-Julien de Juillé

Retable église Saint-Julien de Juillé

La chapelle Saint-Léger du prieuré de Piacé. Fondé en 1090, doté de 50 ha en 1789, le prieuré dépendait de l’abbaye de Saint-Vincent du Mans. Construite au XIIIe siècle, la chapelle fut vendue comme bien national, puis utilisée comme grange. L’abaissement des deux murs gouttereaux n’a rien enlevé à sa masse architecturale qui a conservé sa grande porte d’entrée ogivale, sa fenêtre de chevet à triple lancette et sa niche lavabo. 

 

La grange

 

 

La commune d’Oisseau-le-Petit a succédé à une agglomération romaine qui a attiré l’attention de chercheurs depuis le XVIIIe siècle. On en retrouve des traces plus ou moins lâches sur une surface de près de 90 hectares. Notre intervenant, Pierre Darlot, pose la question du statut de cette agglomération. Siège d’un gros vicus ou d’une capitale, d’une civitas pouvant correspondre à celle des Esuviens ? La restitution du Fanum, petit sanctuaire de type celtique, montre une cella, chambre de la divinité, entourée par une galerie de déambulation. Le tracé d’une galerie extérieure marque l’aire sacrée du temple.

La suite de notre sortie a porté sur des bâtis conservés des XIIe et XIIIe siècles ayant appartenu à la clôture de plusieurs prieurés dépendant de diverses abbayes. Nous avons vu à chaque fois un ou deux éléments conservés d’un ensemble bâti plus important, nécessaire au sein d’un vaste domaine agricole. Ils comportaient un logis monacal, un lieu de culte et divers bâtiments pour le stockage.

 

A Ancinnes, une grange imposante, datant du XIIIe siècle, témoigne de l’important prieuré de Pouplain, dépendance de l’abbaye de Perseigne, doté de 81,40 ha en 1789. Cinq lignes de gros et hauts poteaux, dont deux appuyés contre les murs gouttereaux la partagent en trois longs espaces. Subsiste aussi l’alignement des deux bâtis formant le logis et la chapelle du prieuré.

 

Ancinnes : le prieuré de Pouplain

Ancinnes : le prieuré de Pouplain

Ancinnes : le prieuré de Pouplain

Ancinnes : le prieuré de Pouplain

Aux Mées, l’ancien prieuré du Boulay dépendance du manoir-prieuré du Moulin, propriété de l’abbaye de la Couture a conservé la plus grande longueur de sa grange datant de la fin du XIIe siècle. L’abaissement des murs gouttereaux laisse encore apparaître les trois niveaux internes d’occupation, dont celui du dortoir des moines. Au rez-de-chaussée, les suites des fenêtres groupées par trois entre les contreforts sont marquées par un ébrasement apparaissant sur chacune des faces des murs. Là aussi cette imposante architecture est en rapport avec la taille de l’exploitation agricole du prieuré  qui s’étendait sur 46,86 ha en 1789.

 

ancien prieuré de Pouplain

ancien prieuré de Pouplain



31/05/2023
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 61 autres membres