Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

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Les sorties 2017-2018

 

 

De temps en temps, la réunion du samedi après-midi se transforme en une sortie-découverte du Mans ou d'un lieu proche.

Une fois l'an, un samedi entier est consacré à la visite d'une ville ou d'un territoire rural de la région proche du Mans.

Visites de demeures seigneuriales, de manoirs privés, d'églises rurales et urbaines, de moulins, d'entreprises artisanales agricoles et industrielles, etc... ponctuent la journée coupée par un déjeuner au restaurant. 

 

 

NB : Les photos, éditées ici sous codage en empêchant la copie, sont mises à la disposition de nos membres sur simple demande par courriel.

 

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Le 23 juin 2018,

découverte du prieuré de Mayanne à Dangeul

 

 

Cliché Guillaume Epinal

 

     Accueillis par ses propriétaires, M. et Mme Klötgen, nos sociétaires ont visité le prieuré de Mayanne. Cet ensemble a conservé trois corps de bâtiments, dont la construction s’étend depuis le 4e quart du XIe siècle jusqu’au XVIe siècle. Ils ont été classés en totalité « Monument Historique comme un ensemble médiéval exceptionnel ».

     Cet ancien prieuré de l’abbaye Saint-Vincent du Mans, fut d’abord une seigneurie laïque qui devint, à la suite d’un don, un centre dépassant le simple fait monacal, puis aussi le siège administratif d’une châtellenie bénédictine dont la propriété s’étalait sur une vingtaine de paroisses.

 

 

 

cliché Martine Leguy

 

 

     La construction la plus ancienne se compose de l’abside de la chapelle romane, datée de fin XIe ou début  XIIe siècle, qui montre un appareillage en opus spicatum (arête de poisson), et de sa nef ; elles s’appuient sur le logis prieural plus tardif.

 

 

cliché Martine Leguy

 

     Le bâtiment a conservé la grande salle de justice, ou aula, à l’étage la salle d’hospitalité ou dortoir, le tout sous une charpente refaite au XVe siècle ; il est un témoignage de l’architecture gothique angevine de l’époque d’Henri II Plantagenêt.

     Un logis-halle de 25 m de long, 14 m de hauteur, et 15 m de large, est monté sur de gros poteaux de bois supports de la charpente. Daté des années 1450 par dendrochronologie, il appartient à une structure inédite en l’état actuel des connaissances, qui en fait aujourd’hui le plus ancien exemple daté de ce type de charpente. Ce bâtiment de bois assurait plusieurs fonctions économiques et administratives. Très fragilisé, ce bâti unique a subi en 2013 l’installation d’une charpente en bois destinée à le maintenir en attente d’une restauration totale.

 

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 Le samedi 26 mai 2018, un beau soleil a illuminé

toute la journée nos visites dans le sud Sarthe

 

Cliché André Olivier

 

Précigné : l’église Saint-Pierre

 

Elle se compose d’une nef et d’un transept reconstruits en 1842, restaurés après l’incendie de 1900, et d’un chœur carré du XIIIe siècle, clos par un chevet plat percé de quatre longues et étroites fenêtres. Deux fines et hautes colonnes le partagent en deux travées formées chacune de deux voûtes domicales à nervures multiples, d’une grande légèreté, de type gothique angevin. Les quatre clés de voûtes sont sculptées et présentent des personnages en buste dans un médaillon : une Vierge à l’Enfant, un Christ bénissant sur une nuée, un apôtre tenant un livre, et Saint-Pierre.

 

 

 

Les stalles de la fin du XVe siècle proviennent de l’église de l’abbaye des chanoines Prémontrés du Perray-Neuf.

 

 

Clichés Gérard Blanchard

 

Après l’incendie de 1900 qui détruisit les verrières, plusieurs ateliers créèrent de nouveaux vitraux.

 

Cliché Joseph Guilleux

En 1903, un ensemble de cinq verrières, dont deux rappellent la vie de Saint Ménelé, fut fabriqué par Félix Gaudin, verrier parisien. Six autres baies ont reçu des vitraux de Ferdinand Hucher (carmel du Mans) dont deux fabriqués par les associés de l’atelier Jacquier et Maurice Kuchelbecker.

 

Précigné, la cour et les jardins du manoir de Sourches

 

En franchissant un châtelet qui a conservé sur sa façade les traces de son pont-levis,

 

 

 

on découvre le corps de logis construit vers la fin du XVe siècle.

 

Dans un bâtiment séparé, une cuisine rassemble de très nombreux objets usuels utilisés au cours des derniers siècles.

 

 

 

Les propriétaires ont également aménagé un ensemble de jardins en trois parties : un jardin médiéval, un jardin à la française et tout un espace réservé à de nombreuses variétés de rosiers anciens de grande qualité.

 

          

 Clichés Gérard Blanchard

 

Solesmes

 

Dom Gamelin bibliothécaire de la célèbre abbaye bénédictine a accueilli le groupe pour conter  l’histoire du site et décrire en détail les groupes dits des Saints de Solesmes qui meublent les bras des transepts de l’abbatiale Saint-Pierre. Au fond du bras sud se trouve la mise au tombeau du Christ, dans un enfeu flamboyant qui porte la date de 1496 ; il montre déjà des pilastres aux motifs à candélabres caractéristiques de l’arrivée de la Renaissance italienne.

 

Le bras nord dit la belle chapelle contient trois grands ensembles datables du XVIe siècle. Contre le mur est, au sein d’un enfeu à triple arcade, la représentation de la pâmoison de la Vierge occupe le premier niveau. Au niveau supérieur, la Vierge est accompagnée des six vertus. L’ensemble qui orne le mur nord est le plus vaste. En bas se trouve l’enfeu de l’ensevelissement de la Vierge entourée de douze personnages dont Saint Timothée et Saint Denis l’Aréopagite, le tout surmonté de quatre théologiens.

Au-dessus se déroule la glorification de la Vierge.

 

Clichés Martine Leguy

Sur le mur ouest, le dernier ensemble présente, au niveau supérieur, Jésus parmi les docteurs qui sont représentés sous les traits des principaux réformateurs du XVIe siècle.

 

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Samedi 10 juin 2017 Joseph Guilleux nous a guidés à travers "La cité Plantagenêt"

 

 

Place Saint-Pierre, nos sociétaires découvrent les transformations qui ont conduit à l’aspect actuel de la place, laquelle a doublé de surface en deux siècles comme le montre la feuille cadastrale de 1812.

Au sud, la plus grande partie de la nef de l’église collégiale de Saint-Pierre de la Cour, et des maisons canoniales qui s’y appuyaient ont disparu au cours des années 1830.

Au nord, l’étroit débouché de la rue provenant de la place de Hallai a plus que doublé du fait de la destruction, d’un côté, de la maison terminant la rue de l’Écrevisse et, de l’autre côté, de la suite des maisons bordant l’hôtel de ville, soit un total de 20 maisons.

 

Maison de l'écrevisse

Maison de l'écrevisse

Le Pilier de l'Ecrevisse

Le Pilier de l'Ecrevisse

Face à l’hôtel de ville, à l’angle de la rue de l’Écrevisse, la maison de rapport Saint-Michel fut achevée par le chapitre de Saint-Pierre de la Cour en 1777.

Dans cette rue, on admire la qualité de la façade du n° 10, datée par son pilier aux lions de 1581. Entrant dans cette propriété nous avons pu découvrir la maison située dans la cour.

La façade du n° 16 de la rue Saint-Flaceau a conservé sur deux travées deux niveaux de fenêtres datables par leurs moulurations des années 1380.

En haut de l’escalier des Boucheries (1693), derrière un portail apparaît l’immeuble de la famille Godard d’Assé, datant des années 1730.

 

Façade hôtel Godard d'Assé rue St Flaceau

Façade hôtel Godard d'Assé rue St Flaceau

En passant devant l’angle de l’hôtel Nepveu de Rouillon des années 1760, siège actuel des Compagnons du Devoir, on remarque le beau portail du n° 3 de la rue du Petit-Saint-Pierre ouvrant sur l’Hôtel Baigneux de Courcival du XVIIe siècle.

Rue Saint-Pavin-de-la-Cité, les deux immeubles (n° 3, n° 5) ont été rassemblés en une seule propriété. Le n° 3 disposé en L se compose d’un bâti de pierre remontant au XVe siècle longeant l’étroit passage vers la cour d’Assé et d’une façade de retour, à pans de bois du XVIIe. Celui-ci est prolongé au n° 5 d’une autre façade de même époque.

Grande Rue, il reste, dans la cour du n° 97, la tourelle de l’immeuble de 1561 de Jacques Taron. La maison de René Ménard (n° 55) date de 1515. En face, au n° 54, apparaît l’hôtel de Sceaux (1551), actuel conservatoire, dont la façade offre en superposition les ordres ionique et corinthien.

 

 

 

Hôtel Nepveu de Rouillon

Hôtel Nepveu de Rouillon

En retrait du square Jacques Dubois, la maison d’Olivier Richer (1530) offre une travée composée de deux fenêtres dont les pilastres empruntent un décor Renaissance italienne.

Rue des Chanoines (n° 7), la maison Saint-René, très modifiée, conserve un bâti dont la construction remonte à 1492.

La comparaison des façades des maisons dites de la Reine Bérengère et de leur voisine, dite de l’Annonciation, montre une structure de composition identique malgré une différence de datation proche d’un demi-siècle : rez-de-chaussée de pierre, grille formée de pans de bois aux étages avec des poteaux porteurs terminés par une niche garnie d’une statue. Seule leur décoration les différencie, rappelant l’appartenance à la fin du gothique pour la première, et à la Renaissance italienne pour l’autre.

 

 

Fenêtres Renaissance

Fenêtres Renaissance

 

 

Samedi 13 mai 2017

 

 

Le groupe de Sciences et Arts « en campagne », ce samedi 13 mai 2017.

 

Le samedi 13 mai 2017 trente-cinq sociétaires ont participé à notre sortie estivale entre Pays Belmontais et Alençonnais.

Agrémentée d'un délicieux repas au restaurant "La Grande Fourchette" à Oisseau-le-Petit, la journée s'est déroulée sous un ciel tour à tour clément et menaçant, sous la houlette savante de Pierre Darlot.

 

 

 

Le site gallo-romain du Vieux-Château à Juillé, encore en partie en élévation, se compose d’un bâtiment rectangulaire est/ouest arasé et d’une tour à 7 pans conservée sur plusieurs mètres de hauteur. Une aile constituée de deux logis médiévaux, ruinés dès les XIIe et XIIIe siècles, est appuyée contre l’extrémité nord-ouest de la tour, sur la base du bâtiment antique. Deux autres bâtiments assez bien conservés sont ensuite successivement construits au XVe siècle, à la perpendiculaire, contre l’extrémité des précédents. Ces logis se composent d’un premier étage sous charpente. Au XVIIe le site se transforme en exploitation agricole.

 

 

Vieux-Château à Juillé

Vieux-Château à Juillé

Juillé

Juillé

L’église Saint-Julien de Juillé qui conserve quelques traces du XIIe siècle, renferme un important mobilier classé. Offerts par Jean de Faudoas et datés de 1664, les trois retables de pierre et de bois, sont l’œuvre de l’architecte Godard d’Argentan.

 Le retable du maître autel est composé de trois travées rythmées par quatre colonnes. Un tableau de l’Assomption de la Vierge, inspiré de Rubens, occupe le centre dominé par une Vierge à l’Enfant. Les travées latérales sont ornées des statues des évêques Saint-Julien et Saint-Marcouf. Les retables latéraux, en bois, sont richement décorés : celui du nord par une éducation de la Vierge au couronnement, celui du sud par les représentations de Saint-Jean et de Sainte-Madeleine.

 

Retable église Saint-Julien de Juillé

Retable église Saint-Julien de Juillé

La chapelle Saint-Léger du prieuré de Piacé. Fondé en 1090, doté de 50 ha en 1789, le prieuré dépendait de l’abbaye de Saint-Vincent du Mans. Construite au XIIIe siècle, la chapelle fut vendue comme bien national, puis utilisée comme grange. L’abaissement des deux murs gouttereaux n’a rien enlevé à sa masse architecturale qui a conservé sa grande porte d’entrée ogivale, sa fenêtre de chevet à triple lancette et sa niche lavabo. 

 

La grange

 

 

La commune d’Oisseau-le-Petit a succédé à une agglomération romaine qui a attiré l’attention de chercheurs depuis le XVIIIe siècle. On en retrouve des traces plus ou moins lâches sur une surface de près de 90 hectares. Notre intervenant, Pierre Darlot, pose la question du statut de cette agglomération. Siège d’un gros vicus ou d’une capitale, d’une civitas pouvant correspondre à celle des Esuviens ? La restitution du Fanum, petit sanctuaire de type celtique, montre une cella, chambre de la divinité, entourée par une galerie de déambulation. Le tracé d’une galerie extérieure marque l’aire sacrée du temple.

La suite de notre sortie a porté sur des bâtis conservés des XIIe et XIIIe siècles ayant appartenu à la clôture de plusieurs prieurés dépendant de diverses abbayes. Nous avons vu à chaque fois un ou deux éléments conservés d’un ensemble bâti plus important, nécessaire au sein d’un vaste domaine agricole. Ils comportaient un logis monacal, un lieu de culte et divers bâtiments pour le stockage.

 

A Ancinnes, une grange imposante, datant du XIIIe siècle, témoigne de l’important prieuré de Pouplain, dépendance de l’abbaye de Perseigne, doté de 81,40 ha en 1789. Cinq lignes de gros et hauts poteaux, dont deux appuyés contre les murs gouttereaux la partagent en trois longs espaces. Subsiste aussi l’alignement des deux bâtis formant le logis et la chapelle du prieuré.

 

Ancinnes : le prieuré de Pouplain

Ancinnes : le prieuré de Pouplain

Ancinnes : le prieuré de Pouplain

Ancinnes : le prieuré de Pouplain

Aux Mées, l’ancien prieuré du Boulay dépendance du manoir-prieuré du Moulin, propriété de l’abbaye de la Couture a conservé la plus grande longueur de sa grange datant de la fin du XIIe siècle. L’abaissement des murs gouttereaux laisse encore apparaître les trois niveaux internes d’occupation, dont celui du dortoir des moines. Au rez-de-chaussée, les suites des fenêtres groupées par trois entre les contreforts sont marquées par un ébrasement apparaissant sur chacune des faces des murs. Là aussi cette imposante architecture est en rapport avec la taille de l’exploitation agricole du prieuré  qui s’étendait sur 46,86 ha en 1789.

 

ancien prieuré de Pouplain

ancien prieuré de Pouplain

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Archives des sorties 2016

 



31/05/2023
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