François DORNIC (1911-1998)
François DORNIC (1911-1998)
par Didier Béoutis
Vice-président de Sciences et Arts (1955-1968),
Militant politique, élu local, historien moderniste
Président de l’Université du Maine
D'origine bretonne, François Dornic est né, le 25 août 1911 à Chaville (Seine-et-Oise), issu d'une famille modeste, son père ayant été ouvrier agricole, puis artisan maçon. Passé par l'École normale d'instituteurs de Caen, le jeune François sera en poste dans des écoles primaires du Calvados, tout en obtenant une licence d'histoire à l'Université de Caen, avant d'être admis à l'École normale supérieure de l'enseignement technique (E.N.S.E.T). Il est ensuite affecté à l'École pratique de commerce et d'industrie de Limoges, puis muté, en 1936, à celle du Mans (futur collège, puis lycée technique), où il enseigne le français, l'histoire et la géographie.
Marié, père d’une fille, François Dornic, mobilisé en 1939 au 74ème régiment d’infanterie, stationné dans la Meuse, y est blessé par un éclat d’obus, le 10 juin 1940. Hospitalisé, puis démobilisé, il retourne à son poste d’enseignant au Mans.
Ayant milité au Parti communiste lorsqu’il vivait dans le Calvados, François Dornic adhère, devenu manceau, au Parti socialiste-S.F.I.O, et, à ce titre, occupera les mandats de conseiller général de la Sarthe, élu d’un canton comprenant une partie du Mans et des communes rurales (1945-49), puis de conseiller municipal du Mans (1953-59). Orateur incisif, ayant le sens de la répartie, délégué de la section du Mans de la S.F.I.O, il animera à de nombreuses réunions publiques, à l’époque souvent contradictoires. Dans son action politique de terrain, il s’occupera notamment de la mise en place des cantines scolaires dans un département alors en forte croissance démographique. Proche de Christian Pineau, il sera membre de ses cabinets de ministre des affaires étrangères, de 1956 à 1958, chargé notamment des dossiers locaux.
Dès la fin des années cinquante, François Dornic passe du militantisme à la recherche historique. En 1954, il avait soutenu avec succès, devant l’Université de Caen, une thèse de doctorat intitulée L’industrie textile dans le Maine et ses débouchés internationaux (1650-1815). Admis à Sciences et Arts en 1950, il en est élu vice-président en 1955, mandat qu’il conserva jusqu’en 1968. Il donnera plusieurs conférences à notre société. Dans les années soixante, il rédige régulièrement des articles qui paraissent dans la revue La Vie Mancelle. La création d’un enseignement universitaire littéraire au Mans, en 1965, permettra à François Dornic d’accéder à l’enseignement supérieur. Chargé de cours d’histoire moderne et contemporaine au Collège universitaire du Mans en octobre 1965, il sera promu maître-assistant en 1967, puis professeur, et directeur de l’institut d’histoire. En mars 1976, il est élu président de l’Université du Maine nouvellement créée (la dénomination de « Maine » lui doit beaucoup), et exercera son mandat jusqu’en mars 1979, alors touché par la limite d’âge.
Outre sa thèse de doctorat, François Dornic est l’auteur de plusieurs ouvrages historiques, notamment une Histoire du Maine (1960) et une Histoire de l’Anjou (1961), dans la collection Que sais-je ? Une ascension sociale au XVIIème siècle : Louis Berryer, agent de Mazarin et de Colbert (1968), La France de la Révolution 1789-1799 (1970), et a dirigé une très complète Histoire du Mans et du pays manceau (Privat, 1975), avec notamment les participations de Paul Bois, Jacques Biarne, François Garnier, Michèle Ménard.
Après avoir publié ses souvenirs de guerre, Un homme pris dans la guerre (1946), François Dornic a rédigé ses mémoires, sous le titre La vie qui bat… en trois volumes, publiés de 1995 à 1998, sur un total de 380 pages (éditions Cénomane).
Retiré à Saint-Avertin (Indre-et-Loire), François Dornic est décédé, le 30 juin 1998, dans sa 87ème année.
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