Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

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Archives des conférences 2015

Année 2015

 

 - le 10 janvier 2015 : Luc Daugy nous a présenté un diaporama élaboré à la suite un voyage effectué en avril 2014. Traversée de dix pays de l'Afrique de l'Est : de la ville du Cap à Djibouti en 4x4.

 

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 - le 7 février 2015 : A l'issue de l'Assemblée Générale, notre Président, Joseph Guilleux, nous a convié, à travers son exposé intitulé : Buvons, buvons le vin de Monseigneur !!!, à assister à la vente aux enchères de la cave de feu Mgr Charles Louis de Froullay, vente ayant eu lieu le 8 mai 1767.

 

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 - le 7 mars 2015 : Daniel Levoyer nous a conté l'épopée du bastion industriel et social manceau qu'ont constitué les Usines Renault, tout au long du XXe siècle, dans la capitale du Maine.

 

 - le 4 avril 2015 : Jean-Pierre Epinal, Martine Barilly-Leguy et Joseph Guilleux ont commenté in sitù l'exposition des dessins d'Albert Emile Prisse au Musée de la Reine Bérengère. L'étude de ce corpus dessiné constitue l'intégralité du volume de Mémoires de 2012.

 

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    - le 24 octobre 2015 : Didier Béoutis, Président de l'Amicale des anciens élèves du lycée Montesquieu, nous a présenté son ouvrage intitulé "Le Lycée du Mans à l'épreuve de la Grande Guerre ", publié l'an dernier.

 

    Il s'agit de la première étude de la vie d'un établissement d'enseignement tout au long du premier conflit mondial, établie notamment sur la base  des "rapports de quinzaine" adressés par le proviseur au rectorat. Établissement paisible de 363 élèves et de 25 enseignants, le lycée de garçons du Mans voit partir aux armées en août 1914 près de la moitié de son corps enseignant, exclusivement masculin. Certains de ses bâtiments, dont la totalité des dortoirs, sont réquisitionnés en vue de l'organisation d'un hôpital auxiliaire qui verra affluer mutilés et blessés durant plus de quatre années. Comment le lycée a-t-il fait face, dans ces conditions, à sa mission d'éducation, plus nécessaire que jamais en ces temps de guerre, alors que les concours d'agrégation masculins ne sont plus organisés ? On regroupe des classes, on demande à un professeur de surseoir à sa retraite, on fait appel à un couple d'enseignants réfugiés, on sollicite les professeurs de l'École Normale d'instituteurs en sus de leurs services et on va même — c'est une première — faire venir des professeurs femmes du lycée de jeunes filles et d'ailleurs. On parviendra aussi, dans un esprit de sacrifice, à participer à l'effort de guerre, les enseignants acceptant d'abandonner une partie de leurs traitements et de prendre des responsabilités dans les "œuvres de guerres" auxquelles participent aussi les élèves dont l'esprit est tenu en éveil par l'exemple, maintes fois rappelé, de leurs aînés qui sont sur le front.

    Le lycée accueillera même, au printemps de 1918, des élèves des lycées parisiens, éloignés de la capitale en raison de la menace des canons allemands, avant d'héberger une partie des soldats américains présents au Mans et de faire face à l'épidémie de la "grippe espagnole".

    Le lycée va donc pouvoir, tout au long du conflit, dans des conditions difficiles, assurer avec succès sa mission enseignante. Le lycée du Mans, ce sont aussi les six enseignants et les cent-soixante élèves morts au champ d'honneur, dont la mémoire, rappelée au cours de chaque année durant le conflit, est pérennisée par le monument aux "Enfants du lycée morts pour la France" inauguré en novembre 1922.

 

 

   

    - le 21 novembre 2015 : Martine Barilly-Leguy nous a présenté les "Médecins de la Renaissance, des hommes de toutes les sciences " à travers un diaporama.

 

     Aujourd’hui, au cœur de la vieille cité mancelle, nombreux sont les curieux à lever un regard intrigué sur les ornements architecturaux de la maison dite d’Adam et Ève. Gageons qu’au XVIe siècle, les badauds montraient moins de perplexité devant ces décors fraîchement sculptés. Par manque d’intérêt ? Certes non, mais aucune des scènes bibliques et mythologiques représentées sur la maison du médecin et astrologue Jean de Lespine ne constituait une énigme pour les gens de la Renaissance.

    La médecine n’était pas alors une science autonome. Elle s’exerçait dans de nombreux domaines et les médecins étaient à la fois philosophes, mathématiciens, astronomes, et astrologues, voire alchimistes. Le médecin de la Renaissance est un physicien, un homme de toutes les sciences. Inscrit dans le bouillonnement intellectuel de son époque, il ne remet pas vraiment en cause l’héritage de la science grecque et conserve un savoir millénaire structuré autour d’Hippocrate et de Galien. En France, si le Guidon de Guy de Chauliac du XIVe siècle reste une référence au XVIIIe siècle, quelques lettrés essaient de libérer l’homme de ses contraintes médiévales par l’esprit d’enquête et le libre examen ainsi que l’écrit François Rabelais reçu docteur en médecine en 1530 à Montpellier.

    En Italie, la pratique légiste des autopsies, ordonnées par Mondino da Luzzi dans le cadre judiciaire à Bologne au XIVe siècle, sert peu à peu d’auxiliaire à l’étude de la médecine. Vers 1525, un protégé des frères Du Bellay, Gonthier d’Andernach, enseigne à Paris et forme les futurs grands médecins tel André Vésale qui révolutionne l’anatomie et ose dénoncer les thèses de Galien. Les progrès de l’imprimerie entraînent la grande diffusion des ouvrages scientifiques traduits du grec et celle des livres illustrés de figures anatomiques précises : tous ces volumes, tel La Fabrica de Vésale, sont maintes fois réédités. Quelques-uns de ceux qui ornent la bibliothèque de Sciences et Arts figurent dans le diaporama proposé et sont consultables au siège de la Société. La vulgarisation de ces écrits en langue vernaculaire a permis les progrès de la chirurgie.

 

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Page de titre du Galien traduit par Jean-Gonthier d'Andernach, édité en 1530 chez Simon Colines à Paris

(cote Sciences et Arts 1022)

   Dans notre région, de nombreux lettrés ont étudié la médecine et l’ont exercée dans leur province, à la Cour ou loin de France pour les adeptes de la Réforme. Des noms demeurent connus, des Manceaux Jean de Lespine à Marin Cureau un temps établis dans la maison d’Adam et Ève, du Chinonais François Rabelais au Lavallois Ambroise Paré, ou encore Jacques Goëvrot dont le nom reste gravé sur la maison Saint-Jacques au Mans que son fils bâtit au milieu du XVIe siècle.

 

 - le 12 décembre 2015 : À 14 H 30, Joseph Guilleux nous a guidés lors d'une visite-découverte de l'ancienne abbatiale Saint-Julien du Pré, devenue aujourd'hui l'église paroissiale Notre-Dame du Pré.

 

      Commencée devant le clocher-porche du XIXe siècle afin d'évoquer la configuration des lieux au Moyen Âge, la conférence se poursuit à l'intérieur.

     Fondée à une date inconnue, mais signalée en 616 dans le Testament de l'évêque Bertrand, l'abbaye fut le premier lieu de culte manceau à accueillir les reliques de Saint-Julien. Ruinée par les raids bretons et normands du IXe siècle, elle fut refondée par une femme, Lézeline, deux siècles plus tard.

     En forme de croix latine, l’église, qui n’était pas voûtée à l’origine, à l’exception des bas-côtés, se compose d’une nef à cinq travées, flanquée de bas-côtés divisés de la même façon ; d’un transept de trois travées au croisillon nord et de deux travées au croisillon Sud. Le chœur se compose de deux travées avec rond-point, et est entouré d’un déambulatoire sur lequel s’ouvrent trois chapelles en cul de four. La crypte moderne sous le chœur est divisée en trois nefs.

    Le chœur s’ouvre sur le déambulatoire par neuf arcades ogivales portées, en dehors des deux gros piliers de la croisée, par six colonnes monocylindriques et deux gros piliers en avant du rond point. Au-dessus, le mur sans triforium, qui surmonte les arcades, est percé de sept fenêtres reprises au XVIIe. Les voûtes avec liernes sont du XVe. Une des clefs de voûte est aux armes de l’abbesse Jeanne de Brée (1474-1493).

 

 

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       Le croisillon septentrional a conservé le caractère primitif de ses fenêtres latérales hautes. Une porte romane bouchée, surmontée d’une grande fenêtre est conservé sur la façade de ce croisillon.

     Le croisillon méridional, désaxé, possède deux voûtes de datation différente, et trois fenêtres qui l’éclairent mal.

     Les cinq travées de la nef font apparaître des disparités, indiquant plusieurs campagnes de construction au cours du XIIe siècle. L’élément central est formé d’une suite alternée de colonnes monocylindriques et de piles à face plate, flanquées de demi-colonnes engagées. Au-dessus règne un triforium aveugle constitué par onze arcatures en arc plein cintre, divisées en trois séries. Les nervures des voûtes du XVe siècle s’appuient, non sur des colonnes venues d’en bas, mais sur des modillons à têtes humaines, encastrées dans la muraille.

    Les murs des bas-côtés sont divisés en cinq travées par des colonnes engagées qui se subdivisent en partie basse par quatre arcatures, qui du plein cintre passe à la forme ogivale ornée côté nord. Au-dessus d’un cordon de séparation, cinq grandes fenêtres éclairent chacun des bas-côtés.

   La façade plate de l’abbatiale, dont le pignon penchait, risquant d’entraîner la première voûte de la nef, fut reconstruite en lui incorporant une tour avec flèche, construite par l’architecte d’Arcy entre 1878 et 1885. On lui incorpora le portail du XIIe siècle se composant de huit colonnettes supportant un arc composé de moulures ornées de pointes de diamant et de petits quatre-feuilles.

 

 

 



21/11/2016
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