64- Henri Chardon, 1872
Henri Chardon,
1872 à 1874
par Gérard Blanchard
Henri Chardon naît à Mamers le 28 novembre 1834. Il entame ses premières études dans sa ville natale, les poursuit au lycée Charlemagne à Paris et les termine au collège du Mans par son baccalauréat (1852). Un nouveau séjour dans la capitale, à la faculté de droit, lui permet d'obtenir son diplôme (1855) et de s'inscrire au barreau. Pourtant, il délaisse rapidement le métier d'avocat pour suivre la formation dispensée par l'École des Chartes qui forme les bibliothécaires-archivistes, ce qui correspond mieux à sa vocation naissante.
En décembre 1860, Henri Chardon épouse Marguerite Grignon, fille d'un ancien avocat, juge de paix, maire de Marolles-les-Braults. Dès 1862, le jeune couple s'installe en Sarthe où Henri va pouvoir se consacrer à ses deux passions : l'histoire locale et l'administration de la commune et du département. Rapidement, au cours de l'année 1864, le jeune juriste remplace son beau-père en sa qualité de président du conseil de la fabrique de Marolles, puis il entre à la Société Sciences et Arts dont il devient quasi immédiatement le secrétaire. À cette époque, la signature de Chardon, qui apparaît au bas d'articles publiés dans le journal "Le Progrès" ou de contributions plus conséquentes fournies au "Bulletin de Sciences et Arts", témoigne de son intérêt pour la littérature et l'histoire locale (Scarron, Les poulardes du Maine, La reine Bérengère, Marin Cureau de la Chambre...). en 1869, il livre une œuvre majeure : Les Vendéens dans la Sarthe.
En décembre 1872, la Société le désigne comme son président. Il occupe cette fonction pendant deux ans avant de rejoindre ensuite la toute récente Société Historique et Archéologique du Maine dont il devient rapidement vice-président (1876). C'est désormais dans le bulletin de la S.H.A.M. qu'il publiera le résultat de ses recherches, notamment sur : Les Gréban, Les protestants manceaux, Tahureau, Rotrou, Scarron et les personnages du Roman Comique, Robert Garnier...
À la faveur d'une élection partielle, il s'était retrouvé élu au Conseil Général peu avant le conflit de 1870-71. Durant ces mois difficiles et les vingt-deux années qui vont suivre, il déploie une activité inlassable au service des intérêts de son canton et du développement du département. Bien évidemment il siège aussi au conseil municipal de Marolles pendant trente-six ans et occupe le fauteuil de maire de 1885 à 1906.
Henri Chardon participe activement au débat politique. Attaché aux valeurs traditionnelles, résolument conservateur, il est un adversaire de l'homme fort du moment dans l'arrondissement de Mamers. Dans un discours resté célèbre, prononcé en 1901 face à Joseph Caillaux ministre des finances en visite à Marseille, il se pose en ardent défenseur des libertés communales qu'il estime menacées. À la fin de sa vie, ses convictions religieuses très chrétiennes l'obligeront à s'opposer durement à la politique gouvernementale. Il sera suspendu de ses fonctions de maire par le préfet et immédiatement reconduit par ses électeurs (1906).
Henri Chardon meurt à Marolles le 28 décembre 1906.
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