Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe

57-Adolphe-Antoine-Guillaume d'Espaulart, 1852

Adolphe Antoine Guillaume d'Espaulart

par Georges Bigot

 

     Adolphe Espaulart dit aussi d'Espaulart ou Espaulard était né le 26 juillet 1810 à Savigné-l’Évêque, au château de Touvoie, de Antoine Henry Espaulart et de Anne Claire Louise Guyonneau de Grandmaison (mariés à Beaufay le 22 août 1797). Il décèdera célibataire au Mans, le 24 juillet 1868.

     Son père, Antoine Henry Espaulart, fut d'abord, d'après François Dornic, principal clerc de notaire à Paris, puis juge de paix et conseiller de préfecture au Mans. Le second mari de la mère d'Antoine Espaulart, Jean Chicault, fut un gros acheteur de biens nationaux puisqu'il fut acquéreur entre autres du château de Touvoie (alors de Savigné-l’Évêque), bien immémorial de l’évêché du Mans, et de l'abbaye des Sœurs Augustines de la Perrigne à Saint-Corneille. Il avait hérité, par sa femme, du manoir de Pambourg à Beaufay et acheté le petit château de Nuyet à Savigné, où leur fils Adolphe vécut un certain temps.

 

Le manoir de Pambourg

 

 

Aquarelle Valérie Sergent

 

 

    Adolphe d'Espaulart entre à la Société d'Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe en mars 1842. Il en sera président en 1852 et 1854 et aussi vice-président à diverses périodes. Il fut membre de nombreuses sociétés savantes comme, pendant trente ans, de la prestigieuse Société Française d’Archéologie fondée par Arcisse de Caumont.

    Adolphe-Antoine-Guillaume d'Espaulart fut président de la Société Académique du Maine, membre de la Société Française pour la Conservation et la Description des Monuments Historiques et de l'Institut des Provinces. Il fut aussi membre du conseil municipal du Mans de nombreuses années et adjoint au maire de 1851 à 1858.

Legeay le décrit comme « archéologue distingué, appréciateur habile du beau dans les Arts, intelligent investigateur des vieux manuscrits, homme d'études sérieuses, apportant dans les salons un esprit charmant ».

    Il publiera un certain nombre d'études et d'articles dont plusieurs dans la revue de la SASAS tel « notes sur les peintures murales de la chapelle de la Vierge à Saint Julien du Mans et sur l'histoire de la peinture au Moyen Âge » en 1848 (tome 8). Quelques années après la redécouverte en 1842 de ces peintures par Delarue, elles faisaient l'objet de débats. Espaulart attribue ces peintures à des artistes italiens alors que dans le même tome un autre membre important de la SASAS, l'abbé Voisin, les attribue à des artistes français ; l'histoire a tranché en faveur des thèses de l'abbé Voisin.

 

Legeay cite une petite trentaine d'articles et brochures d'Espaulart. Citons :

 - Les Sœurs de la Charité, 1836

 - Note sur le Grabatoire, maison du Mans.

 - Notice biographique sur le général de Négrier, 1849.

 - Notice sur  l'évêque François de Luxembourg, 1851

 - Notice historique sur le château de Vaux à Yvré l'Évêque, Bulletin de la SASAS, 1859

 - L'église de la Visitation au Mans, 1861

 - Notice historique sur la fabrication de la cire au Mans, 1861, 1862

 - Séjour de Louis XIII  au Mans, 1863, plus les  divers articles dans le Bulletin de la SASAS [1]

   

    Comme son père il s’intéressa aussi beaucoup aux progrès dans l'agriculture ; son père exploitait une ferme pilote dans son manoir de Nuyet à Savigné-l’Évêque.

photo Maine Libre

 

    Selon sa nécrologie publiée dans l'Annuaire de l'Institut des Provinces et des Congrès de 1869 « Mr d'Espaulart avait formé une magnifique collections d'émaux et d'objets curieux qui fut vendue plus de 100 000 francs au prince de Soltykov » ( Alexei Soltykov fut un grand collectionneur russe).

 

    Adolphe d'Espaulart : un cercle de famille remarquable

 

    Par son père Antoine, Adolphe Espaulart était le cousin germain de Alphonse Robert Jean Martin-Lavallée dit Alphonse Lavallée fondateur de l'École Centrale des Arts et Manufactures de Paris (école privée à l'époque, dont il fit don à l’État Français), et père d’Alphonse Pierre Lavallée président de la Société Nationale d'Agriculture) [2]. Il était aussi le cousin d'Adélaïde Martin Lavallée mariée à Chrétien Charles Haëntjens négociant armateur et agronome, et mère d’Alphonse Alfred Haëntjens (1824-1884), fondateur du Journal de la Sarthe (ancêtre du Maine Libre) député bonapartiste de la Sarthe de 1863 à 1884 maire de Saint-Corneille et propriétaire du château de la Perrigne, lequel disparut dans les années 1970.

     Par sa mère, il était le neveu de François Alexis Guyonneau de Grandmaison de Pambour (1766-1802), général français mort de la fièvre jaune à Saint-Domingue lors de l'expédition française, et aussi le cousin du fils de celui-ci François Montain Guyonneau de Grandmaison comte de Pambour (1795-1878), militaire polytechnicien ingénieur auteur de plusieurs ouvrages sur les machines à vapeur et les locomotives. Sa mère était aussi apparentée à René Chauvin du Ponceau d'Oigny écrivain et poète et à Jacques Louis Belin de Béru magistrat.

 

 

[1] Une partie de ces publications sont disponibles à la bibliothèque de la SASAS au Mans.

[2] Une variété de raisin de table noir « Alphonse Lavallée » perpétue leurs mémoires

 

L'église de Beaufay

 

 

 Aquarelle Valérie Sergent

 

 



08/01/2019
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